Les promoteurs s’ajustent
La multiplication des plateformes qui facilitent les locations à court terme change à bien des égards la vie en condo. Pour s’ajuster, de plus en plus de promoteurs choisissent d’en tenir compte dans la mise en marché de leurs futurs projets.
L’une des premières questions que se posent d’éventuels acheteurs en magasinant leur condo concerne la clientèle visée par le projet. Et c’est tout à l’avantage du promoteur que de bien y répondre : « On nous demande qui sont les acheteurs, qui est la clientèle. Il y a différents produits pour différents clients, il s’agit de faire la bonne combinaison pour s’assurer que tout le monde est heureux », explique Stéphane Côté, président de DevMcGill.
D’emblée, la location à court terme est interdite dans les déclarations de copropriété des projets signés DevMcGill. « Dès nos premiers projets, on a toujours interdit la location à court terme. C’était une vision de départ et c’était bien avant Airbnb. On mettait ça par respect pour les gens qui habitaient nos projets. Aujourd’hui, dans nos feuillets d’information, on mentionne clairement que la location sur Airbnb est interdite », poursuit M. Côté.
Mais ce ne sont pas tous les projets qui précisent ce genre de choses. « Le marché évolue, le locatif court terme est en augmentation… il faut encadrer ça, il faut gérer les attentes des clients et s’assurer que les investissements des gens vont s’apprécier dans le temps, et non l’inverse », ajoute le président de DevMcGill.
Des projets réservés à la location
Tout récemment, GM Développement a annoncé à Québec son projet Le 41, boul. Charest Est, où la totalité des unités est destinée à la location à court terme. Ce type de projet vise à répondre à la demande des investisseurs qui souhaitent acquérir un bien immobilier en milieu urbain et tirer des profits de la location.
Luc Guillot, directeur général de GM Développement se fait rassurant quant à la structure qui sera mise en place et aux mesures qui seront prises pour éviter les débordements : « Ce sera très encadré. Il va y avoir un système de réservation géré par un opérateur, un peu comme un hôtel. » Inspiré des condos au pied des pentes de ski, où des firmes de location assurent le bon fonctionnement des transactions, des arrivées et des départs, le respect des règlements, le ménage, etc., ce projet vise une clientèle touristique et d’affaires de passage dans la Vieille Capitale. L’immeuble, dont la mise en marché est imminente, proposera 105 unités d’une chambre avec cuisinette.
M. Guillot se garde de mettre la responsabilité sur Airbnb lorsque l’on parle de problématique de cohabitation entre copropriétaires et locataires.
« Airbnb, ça ne veut pas dire que les portes sont grandes ouvertes et que n’importe qui peut passer par là. »
— Luc Guillot, directeur général de GM Développement
« Ce n’est pas parce que c’est Airbnb que ce sera problématique. Ce n’est qu’une plateforme de réservation parmi tant d’autres. C’est l’opération dans un système unique et obligatoire qui permet de s’assurer de la qualité et de la réputation de l’immeuble », estime M. Guillot.
La Tour des Canadiens 3
Si les difficultés de cohabitation entre certains copropriétaires occupants et les visiteurs temporaires sont bien connues dans les tours du Canadien, le promoteur assure que dans le cas de la phase 3, les acheteurs sont bien au fait des règlements quant à la location. « L’enjeu lié aux locations à court terme s’est transformé au cours des dernières années et notre objectif, dans la mesure du possible, est d’adopter des politiques et des procédures qui prennent en compte l’évolution des conditions du marché. Les locations à court terme seront autorisées à la Tour des Canadiens 3, dans les limites prescrites par la loi. La Tour des Canadiens 3 aura ses propres règles et règlements qui seront mis en place afin d’assurer le respect de tous les locataires. Les règles seront gérées par le syndicat de copropriétaires et le gestionnaire de l’immeuble. Notre position est la suivante : tous les résidants doivent respecter l’application des lois et règlements, incluant tous les règlements en vigueur ou adoptés par la Ville en ce qui a trait aux locations à court terme », a fait savoir le promoteur Canderel, par voie de communiqué.